Fêter la mort en riant ? C’est possible ! Bien que dans nos régions la Toussaint prend surtout la forme du recueillement, d’autres cultures rendent hommage à leurs ancêtres avec plus de joie et d’originalité. Passage en revue des fêtes funéraires à travers le monde.
1. « LE DIA LES LOS MUERTOS » AU MEXIQUE
Classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco, le jour des morts qui a lieu chaque année à partir du 31 octobre au Mexique diffère largement de nos célébrations. Ce véritable carnaval commence par la distribution d’un goûter salé aux plus petits, les « angelitos ». Après quoi, on dépose des offrandes aux défunts sur des autels majestueusement décorés. Bougies, fleurs – des Zempoalxochitl – et nourriture sont apportés sur les tombes, ce qui transforme les cimetières en œuvres d’art à ciel ouvert ! Un des symboles les plus connus reste la tête-de-mort : décorée, en sucrerie ou en trophée de guerre (comme le faisaient les Aztèques il y a plusieurs siècles), le crâne est souvent représenté, pour les Mexicains, celui-ci représenterait la mort et la renaissance.
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2. « LA FÊTE DES FANTÔMES » EN CHINE
Cette célébration a lieu lors du septième mois lunaire du calendrier chinois. Selon leurs croyances, c’est à cette période que les esprits orphelins et les fantômes seraient lâchés sur Terre. Pourquoi sont-ils bloqués ? Souvent pour cause de nombreux pêchés… Pour réconforter ces âmes en peine, les pratiquants préparent des repas et cérémonies censées accélérer la délivrance des fantômes ! Par exemple, de grands spectacles sont organisés, durant lesquels la première rangée de siège est laissée libre – elle est réservée aux fantômes – et où le volume sonore est volontairement augmenté. De même, des encens, considérés comme symboles de la prospérité, sont allumés devant les portes des habitations, puis éteints 14 jours après les festivités. Tout cela afin que les fantômes retrouvent les chemins de l’enfer…
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3. »LA GAI JATRA » AU NEPAL
C’est bien connu, la religion bouddhiste sacralise la vache. Logiquement, lorsqu’il s’agit pour ses pratiquants de célébrer la mort, cela donne… le festival des vaches ! Ce qui est d’ailleurs la traduction littérale de “Gai Jatra”. Principalement célébrée au Népal, cette fête consiste en un défilé de bovins et d’hommes déguisés dans les rues. L’origine de cette célébration est attribuée au roi Pratap Malla qui aurait voulu redonner le sourire à sa femme qui, depuis la perte de leur fils, ne parvenait plus à rire. Il annonça que quiconque arriverait à faire sourire la reine serait généreusement récompensé. Lors d’une festivité du Gai Jatra, de nombreuses personnes vinrent afin d’essayer de redonner le goût de vivre à la reine. Et cela fonctionna ! Le roi décida donc que le Gai Jatra serait désormais l’occasion de célébrer les morts dans l’humour et la bonne humeur. Voilà une belle leçon.
4. LA FÊTE DES GUÉDÉS À HAÏTI
Dans la tradition vaudoue, les “Guédés” représentent les esprits de la mort. Dans les représentations, ceux-ci sont représentés sous la forme d’une famille souvent bruyante et peu réservée ! Ses membres ont des significations bien connues comme Baron Samedi, esprit de la mort et de la résurrection, que l’on trouve à l’entrée des cimetières, ou sa femme, Maman Brigitte, qui boit du jus de piment et est symbolisée par un poulet noir ! Quand on vous disait qu’ils étaient originaux ! On célèbre ces divinités le 2 novembre dans une ambiance festive et décadente. Habillés de violet et de noir, les participants dansent, fument, boivent et mangent en proférant des obscénités. Au son des tambours, certains entrent en transe pour rendre hommage aux malicieux Guédés !
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Dans l’exubérance ou la sobriété, la joie, la peine ou la superstition, chaque culture possède sa propre tradition pour commémorer ses ancêtres. La fête des morts recouvre une diversité et des richesses telles que l’UNESCO s’est donné comme mission de les préserver !
