Si vous aimez vous balader au bord de l’eau et en particulier près de lacs, de marais ou d’étangs, peut-être avez-vous déjà aperçu un héron cendré, cet échassier reconnaissable à son long bec, son corps gris et ses longues pattes effilées ? Très présent sur notre territoire, il n’en reste pas moins un animal difficile à approcher, dont on ignore bien des faits.  De quoi nous donner envie d’en savoir plus à son sujet, à travers 5 faits insolites !

#1 Il vit partout autour de nous 

Beaucoup d’entre nous l’ignorent, mais le héron est un oiseau que l’on rencontre absolument partout sur notre territoire, pour peu que l’on y trouve de l’eau poissonneuse, dans laquelle cet échassier peut se restaurer. 

Des marais aux rivières, aux abords des fleuves, en passant par les lacs et les étangs…Il est ainsi très facile de l’observer. D’ailleurs, il n’est pas rare de l’apercevoir aussi en ville, dans les parcs et jardins, si ceux-ci présentent un plan d’eau.

Le saviez-vous ? En France, l’espèce de héron la plus commune, est le héron cendré. Vous reconnaîtrez ce dernier à son bec orangé, son plumage gris, mais aussi sa grande taille (entre 90 et 98 cm), ce qui en fait d’ailleurs l’un des plus grands ardéidés (famille comprenant le héron, l’aigrette, le bihoreau et le butor) du continent !

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#2 Sa technique de pêche est impressionnante   

Tout le monde connaît le héron comme étant un grand mangeur de poissons, (mais aussi de mollusques, d’insectes aquatiques et de grenouilles). Et ceux qui ont des poissons dans leur bassin de jardin le savent…
Mais saviez-vous que cet échassier est avant tout un pêcheur hors pair, dont la technique de chasse est très élaborée ? 

Et pour cause :  immobile, le cou rentré dans ses épaules et les yeux rivés sur l’eau, le héron est capable de se tenir sur une seule patte durant des heures, avant de s’incliner pour avaler sa cible, ou de la harponner de son grand bec. 

En outre, rares sont les fois où le héron rate sa proie, tant la précision et la vitesse à laquelle il la saisit, sont impressionnantes !

Bon à savoir : En automne et en hiver, il est courant que le héron complète son menu par des campagnols, des musaraignes ou des mulots, dont il rejette les os et les poils sous forme de pelotes. 

#3 Il est à la fois solitaire et grégaire 

Difficile de s’approcher de près du héron, tant cet animal timide et méfiant de l’homme (qui l’a longtemps chassé !), s’envole à la moindre alerte.

Lorsqu’il pêche, cet échassier défend son territoire si ardemment, que vous pourrez l’apercevoir pourchasser tous ceux qui voudraient s’emparer de sa nourriture !

Pour autant, le héron est aussi un animal grégaire, qui se rassemble avec ses pairs durant la nuit dans des dortoirs, hors de portée des prédateurs. Enfin, on observe parfois des hérons venant d’Europe du Nord et de l’Est migrer en groupe pour se rabattre en France.

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#4 Il niche dans une héronnière

On ne le sait pas forcément, mais lorsque les hérons se rassemblent pour faire leur nid, ils forment une colonie, surnommée une héronnière. 

Souvent située au sommet des grands arbres (et jamais très éloignée des zones humides), on y trouve généralement d’autres locataires, comme des moineaux et des étourneaux, mais également des cormorans, ou des aigrettes. 

Le saviez-vous ? Les sites des héronnières sont souvent réutilisés d’années en années. Ainsi, dans le Kent, en Angleterre, une héronnière qui avait été mentionnée en 1293, était encore occupée en 1994 !

Quant à leur rôle de parents, les hérons le prennent très à cœur, puisque le couple couve alternativement ses œufs durant 26 jours environ, avant de surveiller sa progéniture sans relâche, jusqu’à son émancipation. 

#5 Il a failli disparaître… 

Dernier fait que vous ignorez certainement sur le héron, ce dernier a bien failli disparaître de notre paysage, au cours de la première moitié du siècle dernier.

À l’époque, son élimination était en effet encouragée, puisqu’ il était accusé à tort d’être un compétiteur des pêcheurs et des pisciculteurs. Quant à l’aigrette, sa cousine, elle était pourchassée sans merci pour ses plumes ornementales, qui servaient à la confection de chapeaux. 

Depuis 1974, les hérons sont inscrits sur la liste des oiseaux intégralement protégés et sont même considérés comme des bio-indicateurs de la qualité des milieux et de l’abondance de nourriture disponible. 

Grâce à cette protection, mais aussi aux mesures de préservation des zones humides, le héron cendré a désormais largement réinvesti notre territoire. Et pour contempler de plus près ce magnifique échassier en toute saison, ou au gré de ses migrations, rendez-vous à proximité de chez vous, au bord de points d’eau ou le long de canaux !