Mais comment fait-il, ce gros patapouf, pour mettre tout son organisme en off durant les longs mois d’hiver et repartir de plus belle au printemps revenu ? On aimerait bien connaître ses secrets d’hibernation, à l’ours. Eh oui, c’est qu’on adorerait nous aussi pouvoir disparaître de la circulation pendant des jours et des jours, non ?
Fort heureusement, la science comprend de mieux en mieux les secrets mystérieux du fonctionnement de l’ours. Des secrets qui pourraient même aider la médecine…

L’hibernation de l’ours…

Ours brun endormi sur un rocher

Tout d’abord, il faut savoir que l’ours n’hiberne pas tant pour fuir les basses températures, mais surtout pour échapper au manque cuisant de nourriture durant l’hiver. Ainsi, dès qu’il commence à faire légèrement frisquet, l’ours commence déjà à nettement diminuer ses déplacements et activités. C’est ce qu’on appelle la pré-hibernation. Lors de cette phase, il se met également en quête d’un bon spot dans lequel il pourra somnoler tranquillement pendant 6 mois. Là, dans sa tanière, il va se recroqueviller sur lui-même pour se tenir au chaud. Sa température corporelle diminuera, ainsi que son rythme respiratoire et les battements de son coeur (il passe de 40 à 50 pulsations par minute à 8 à 12 pulsations). Et parfois même, son coeur peut s’arrêter plusieurs secondes !

Aussi, pendant cette période, il ne se nourrit pas, il tient le coup grâce à toutes les réserves qu’il a effectué les 6 mois précédents. Il ne s’hydrate pas non plus, l’eau de ses urines se recycle toute seule au sein même de son corps. Bref, Monsieur l’ours se met au ralenti.

Et, contrairement à ce que l’on pense, il n’est pas rare de croiser un ours dans les montagnes durant la période hivernale. Il leur arrive en effet d’effectuer des petites sorties de temps à autre. Dans leur tanière, ils restent tout de même à l’affût des bruits extérieurs et des éventuels prédateurs. On parle alors ici d’hivernation plutôt que d’hibernation.

… Transposée à l’être humain

Femme endormie dans un lit

Alors, comment fait-il, cet ours, pour affronter ces violentes alternances hiver/été et n’en souffrir aucune séquelle ? Comment fait-il pour, même s’il perd du poids, ne pas perdre une once de masse musculaire durant ces longs mois d’immobilité ? Comment fait-il pour réduire son rythme cardiaque ? Ce sont ces mécanismes miraculeux qui intéressent les scientifiques. Car nous, pauvres petits être humains, lorsque nous restons inactifs trop longtemps, nos muscles à force de ne plus être sollicités fondent et à terme ne fonctionnent plus.

À vrai dire, on observe le fonctionnement organique de l’ours depuis les années 1970. Le documentaire Fort comme un ours retrace ainsi les dessous des enquêtes scientifiques menées pour découvrir tous leurs secrets.

Aujourd’hui, dans une logique de biomimétisme, on cherche à voir si l’on ne pourrait pas s’inspirer de ses petits secrets pour nous les appliquer à nous, êtres humains.

Cela permettrait de lutter contre certaines maladies, comme l’atrophie musculaire des personnes âgées. Cela entrainerait également une véritable avancée dans le domaine des voyages dans l’espace, où les astronautes sont obligés de rester inactifs pendant une très longue période.

Tout d’abord, les recherches montrent que le sang de l’ours n’a pas la même composition que le nôtre. Cela explique qu’une faible pulsation ne lui fait pas de mal, là où pour nous elle est fatale. Mais, en effectuant un prélèvement du tissu adipeux de l’ours, les chercheurs ont découvert des protéines favorisant une augmentation spectaculaire de la taille des cellules musculaires. Quand on sait que certaines molécules peuvent franchir la barrière des espèces, cela donne beaucoup d’espoir ! Enfin, il reste tout de même à les repérer, à les isoler et à effectuer des tests…

Peut-être que bientôt, on pourra nous aussi se mettre en mode hibernation sous la couette durant l’hiver !

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