Venu tout droit des Etats-Unis, le slow gardening est une tendance de fond qui séduit l’Europe depuis plusieurs années. Le concept du « jardinage lent » ? S’occuper de son jardin à son rythme, selon ses envies et en respectant les cycles naturels. Il s’agit d’une véritable philosophie qui invite les jardiniers à prendre autant de plaisir dans l’acte de cultiver la terre que dans celui d’en récolter les fruits. Décryptage. 

Jardiner lentement : un art de vivre

Comme son nom l’indique, le slow gardening porte aux nues la notion de lenteur. Jardiner lentement permet de rompre avec le rythme effréné du quotidien. Loin du sempiternel « métro-boulot-dodo », cette tendance consiste à jardiner en suivant le paisible tempo de la nature. Elle encourage le jardinier à cultiver sereinement son lopin de terre, sans se soucier des injonctions.

Pour les adeptes du slow gardening, le jardin est un espace dédié à la détente et au plaisir. On y ramasse avec fierté les fleurs, les fruits et les légumes que l’on y a produit. Mais ce n’est pas tout : il s’agit également d’un lieu de contemplation dans lequel il fait bon déambuler. Au fil des années, on y observe la croissance progressive des arbres et des plantes. Au printemps, on y écoute le chant des oiseaux et on y assiste à l’étonnant ballet des insectes. En été, on y respire avec délectation le doux parfum des fleurs. 

Saison après saison, le jardin s’expérimente avec tous les sens. Il participe au bien-être des jardiniers qui l’entretiennent avec patience, sagesse et passion. Profiter de son coin de verdure devient un art de vivre à part entière.

Respecter le rythme de la nature

Suivre le pouls de la nature implique de la laisser en partie travailler seule. Le slow gardening incite les cultivateurs à n’intervenir que lorsque cela s’avère nécessaire et toujours d’une manière respectueuse de l’environnement. Cette tendance bannit l’usage des pesticides et des engrais chimiques. Elle fait en revanche la part belle à la saisonnalité, au compagnonnage, aux insectes auxiliaires, au compost, au buttage ou encore au paillage. Enfin, le slow gardening tolère les mauvaises herbes et autres petits aléas du jardin. 

Le slow gardening est synonyme de culture responsable et biologique. Il s’inscrit dans la lignée de la Slow Food (« nourriture lente » dans la langue de Molière) : un mouvement qui milite pour une alimentation produite dans les règles de l’art, goûteuse, bonne pour la santé et pour la planète. 

Aménager un écosystème 

Le slow gardening s’appuie sur les mécanismes naturels. Pour que le jardin s’épanouisse spontanément, il doit être aménagé en fonction des caractéristiques du terrain sur lequel il est implanté. La composition du sol, l’acidité de la terre, la pluviométrie, l’écoulement de l’eau, le sens de vent ou encore l’ensoleillement doivent être observés avec attention. L’analyse de ces éléments permet de mettre en place un écosystème presque autonome. 

Une parcelle exposée au sud pourra accueillir avantageusement un potager. Une zone ombragée pourra quant à elle être peuplée de végétaux appréciant un ensoleillement  modéré comme la bruyère. De manière générale, le slow gardening favorise les essences locales, parfaitement adaptées au climat et à la terre de la région.

Il s’agit également d’encourager les insectes et les oiseaux à prendre leurs quartiers dans le jardin. Un hôtel à insectes, un nichoir ou un joli bain d’oiseaux leur permettent de se sentir à leur aise. Une fois installés, ces auxiliaires apportent leur contribution à la vie du jardin en pollinisant les plantations ou en chassant les nuisibles. 

A chacun son jardin idéal

Le slow gardening invite à honorer non seulement les cycles naturels mais aussi les besoins du cultivateur. Inutile de voir trop grand et de s’astreindre à de longues heures de binage, de buttage ou de paillage. Selon cette philosophie, le jardinage doit rester un plaisir. Pour cela, il doit s’adapter aux disponibilités du jardinier et autoriser des moments de délassement et de contemplation. 

En fonction de ses envies, il s’agit donc de choisir une quantité raisonnable de végétaux et des essences requérant plus ou moins d’entretien. Si, conformément aux principes du slow gardening, on opte pour des semis adaptés au terrain et au climat local, les soins à déployer pour que les plantes s’épanouissent seront moins nombreux. Malin !

Finalement, le slow gardening est un jardinage de plaisir, naturel et non contraignant. Que vous choisissiez de cultiver un petit coin de potager ou un vaste jardin anglais, cette tendance vous suggère de lâcher prise et de prendre le temps d’expérimenter sereinement le rythme de la nature. Alors, prêt à rejoindre le mouvement ?

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