« Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre », comme ne l’a pas dit Einstein ! En effet, cette citation est attribuée à tort au scientifique allemand. Mais la sombre prophétie qu’elle annonce semble être, elle, à prendre très au sérieux… Retour sur un phénomène de plus en plus alarmant.

Cela fait maintenant plusieurs années que la communauté scientifique s’inquiète du déclin de la population des abeilles et craint, à terme, sa disparition totale. Cette perspective serait un véritable drame pour la planète, tant ces insectes hyménoptères jouent un rôle primordial dans notre écosystème. Suivez-le guide, on vous explique pourquoi leur sauvegarde est indispensable.

L’abeille pollinise

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Comme chacun le sait, les abeilles, grâce au transport du pollen, permettent à la plupart des plantes de se reproduire. Cela donne les fruits et légumes que nous consommons.
Savez-vous seulement comment se passe ce phénomène de la pollinisation ? Replongeons-nous quelques instants dans nos cours de SVT du collège : sur la plupart des plantes, l’organe sexuel mâle (l’étamine), et femelle (le pistil), sont trop éloignés l’un de l’autre pour qu’il puisse y avoir autofécondation. Nos plantes ont besoin d’aide, et c’est là que nos chères abeilles interviennent ! Attirées par le jus sucré que produisent les jolies fleurs, le nectar, elles viennent le sucer. En faisant cela, elles recueillent les cellules provenant de l’étamine (le pollen). Ce dernier se colle aussitôt aux poils de leur corps. Puis, allant ensuite butiner d’autres fleurs, elles déposent, sans s’en douter, ces cellules sur le pistil.


Et voilà ! L’union des ces deux cellules donne la fécondation. Même s’il existe d’autres pollinisateurs ; des insectes, des mammifères, le vent ou bien tout simplement l’intervention de la main de l’homme, c’est tout de même 60 % de notre alimentation qui dépend de la pollinisation des abeilles !

L’abeille nous nourrit

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Notons que, outre le très utile transport du pollen, les abeilles produisent également cette délicieuse substance appelée « miel », que nous consommons en grande quantité. En plus de sucrer agréablement notre tasse de thé, le miel est une grande source d’énergie, et possède de nombreuses propriétés antiseptiques et antibiotiques. Mais ce n’est pas tout… Le pollen peut lui aussi se consommer. Savez-vous que 100 grammes de pollen équivalent à 500 grammes de viande de bœuf ? Alléchant… Les abeilles nous donnent aussi le propolis, résine qu’elles recueillent sur certains végétaux et qui est utilisé en médecine,  en cosmétique ou encore à déguster en infusion… Sans oublier la gelée royale… Ou encore la cire pour nos bougies… Alors, vous voyez comme la sauvegarde des abeilles nous est importante !

L’abeille est menacée 

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Depuis quelques années, nous assistons à l’effondrement de bon nombre de colonies partout dans le monde, avec un déficit de 7 milliards de colonies. L’Europe a seulement 2 tiers des abeilles dont elle a besoin, ce qui signifie qu’il n’y a pas assez d’abeilles pour polliniser correctement les cultures. Le déclin des abeilles est dû à un ensemble de facteurs, difficiles à combattre.
En cause, on trouve les pesticides, qui intoxiquent nos pauvres insectes volants. Aussi, depuis le début des années 1990, le Varroa, un acarien venu d’Asie, les menace considérablement. Ce parasite, en plus de détruire les ruches, s’accroche au dos de l’abeille et lui suce le sang pour se nourrir, la rendant ainsi vulnérable. Les abeilles souffrent également de la diminution du nombre des fleurs, due aux pratiques agricoles intensives de monocultures. Mangeant moins, elles sont affaiblies et ont donc plus de mal à se défendre face aux parasites et autres virus. Ainsi, les apiculteurs constatent un accroissement de diverses maladies qu’ils ont de plus en plus de mal à soigner. Enfin, le dernier gros ennemi de nos protagonistes est le frelon asiatique. Arrivé sur notre territoire en 2004, l’abeille est malheureusement sa proie préférée… Une dizaine de ces frelons peuvent décimer toute une colonie en quelques jours !

Vous l’aurez compris, sans nos abeilles, nous sommes en mauvaise posture. Il est donc extrêmement important d’agir et de sensibiliser le plus grand nombre à cette épineuse question.

2 Commentaires

  1. A quoi sert de planter des fleurs puisqu’on n’a pas le droit d’arroser ? j ‘en ai plein mon jardin qui se dessechent : une désolation!

  2. Les abeilles domestiques (élevées en ruche) ne sont pas les seules pollinisateurs qu’il faut protéger.
    Toutes les abeilles sauvages (Osmies, abeilles charpentières, …) sont tout aussi utiles mais personne ne s’en soucie. Or elles souffrent des mêmes maux que les abeilles domestiques. Or, une colonie d’abeilles peut comporter jusqu’à 80000 individus, alors que les abeilles sauvages sont très souvent solitaires et ne pondent que 5 à 6 oeufs par saison. Elles sont donc beaucoup plus fragiles alors qu’indispensables à la pollinisation tôt en saison. Moins sensibles au froid, elles sortent plus tôt et assurent la majeure partie de la pollinisation des arbres fruitiers. La prolifération des ruches de particuliers sans maîtriser leur implantation, fait courir un risque sur la biodiversité des pollinisateurs. En 3 semaines, l’arrivée d’une colonie d’abeilles (ruche) peut totalement monopoliser un territoire de 1km2, mettant ainsi en danger les autres espèces d’abeilles sauvages. Donc avant d’investir dans des ruches, construisez plutôt des hôtels à insectes pour protéger tous les pollinisateurs locaux, c’est tout aussi efficace et nécessaire pour la biodiversité.

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